Lundi 11 janvier J’arrive à Port Camargue. Je retrouve Brice et TEIVA, son Westerly Conway 36. Un joli ketch anglais de 1978 avec le look suranné de ces bateaux qui les rendent attachants au premier regard. Ce vénérable vaisseau est en bel état, Brice et son ami on fait de nombreux travaux dessus mais il reste des détails à régler, notamment des passes coques d’origines récalcitrants. Nous avons sorti le bateau, j’ai contribué aux travaux quelques jours, Brice et Stéphane, qui nous a rejoint 2 jours après mon arrivée ont fini sans moi.

TEIVA

TEIVA BRICE BRICE STEPHANE STEPHANE

Mardi 29 janvier, Agde Le bateau a retrouvé sa place au port depuis plusieurs jours mais j’ai attendu de déceler au moins 4 jours navigables avant de les rejoindre. L’objectif est de rejoindre les Baléares au plus tôt pour commencer les enregistrements. Nous lâchons enfin les amarres, il est 9H. L’ambition du jour est d’atteindre Port la Nouvelle, à une cinquantaine de mille. Jusqu’à midi, hélas, au moteur, ensuite deux heures sous voiles au près à 4/5 nœuds, puis à nouveau moteur. A 16H30 l’échappement émet une fumée blanche anormalement dense, le nez sous la descente, la pompe à eau fuit et remplie la cale… Sous voile nous obtenons un cap beaucoup trop sud. Nous venions de passer Agde. Sous voile nous ne pouvons faire mieux qu’un cap au 170°, pour un 240 souhaité, à 3,5 nœuds. Pas d’autre choix que de se replier sur Agde, à 5 milles de là. Une partie sous voile au portant à 2,5 nœuds, l’autre sous moteur à 4 nds pour ne pas faire chauffer le moteur en pompant l’eau que la pompe envoyait dans la cale. Depuis nous sommes scotchés à Agde dans l’attente d’une pompe neuve, cela fait 6 jours aujourd’hui. La pompe est arrivé le 05 février, ma météo pour les jours suivants n’est pas réjouissante et nous n’avons hélas pas la garde robe pour se prendre du gros temps. Un étai largable mais aucune voile à mettre dessus pas même un tourmentin. Le gênois enroulé avec du 7 à 8 ce n’est pas jouable. Je rentre demain…

Samedi 16 février, Palamos Cette fois c’est la bonne, météo calme pendant plusieurs jours. A 9h30 (capitainerie, fuel, reprendre le rythme…) nous quittons enfin Agde, direction Cabo Creus au 186° au moteur. 10h45 nous sentons suffisamment de vent pour sortir les voiles (anémo en panne), à priori force 2 travers, nous avançons à 4,5 nds. Trois quart d’heure plus tard re-pétole, nous finirons la route au moteur à 5,5 nds. A 16h15 nous affalons, coupons le moteur pour faire les premiers enregistrements, micro à 15 mètres de profondeur. Une demi heure à faire le bouchon avec une houle de NE de 0,6m, assez inconfortable. Résultat silence complet, pas de cétacés dans le coin, on repart. Vers 20h30 nous passons le Cabo Creus qui nous libère enfin du Golf du Lion et continuons au 192 sur le Cabo San Sebastian, à 22h40 nous voyons le phare du Cabo san Sebastian, correction de cap au 200. 0H41 après le passage d’Islas Hosmigas cap au 260° sur Palamos, 1H30 le bateau est amarré. 92 miles, seulement 4h sous voiles c’est un peu frustrant mais nous sommes enfin sorti du Golf. Pressé de revenir dans le coin pour musarder à la voile le long de cette côte et voir ce sacré Cabo Creus par mauvais temps.

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Lundi 18 Février, Barcelone 9h30 on largue en route pour Barcelone sous un vent d’ENE d’une dizaine de nœuds, grand largue. Nous longeons la côte, la route est facile il suffit d’aller de pointe en pointe ( En Pau, Mula) à partir la pointe de Tossa notre route nous éloigne de la côte. 11H Nous sommes pile vent arrière avec une houle d’Est, on enroule le gênois, borde la grand voile et l’artimon, moteur. A 16h30 au large de Mataro on déroule le gênois et on se met à la cape pour un enregistrement. Brice m’avait fait affaler lors du premier enregistrement, j’ai failli avoir le mal de mer à subir ainsi la houle. Sous cape, le bateau dérive à 1 nd, ceci ne perturbe pas l’enregistrement, il a juste fallu affaler l’artimon qui générait des bruits parasite. Beaucoup plus confortable, les pauses cétacés deviennent enfin confortable. Une heure après le micro est rangé je peux remettre en route. Le vent à forci, je décide d’essayer sous gênois et artimon, 4 nd, super nous pouvons enfin couper le moteur. Nous avons fini la route ainsi. Vers 20H nous commençons à longer Barcelone à 2 milles de la côte, magnifique. 21H30 le bateau à Port Vell.

DĂ©part de Palamos DĂ©part de Palamos

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Un petit tour en ville Un petit tour en ville

Mercredi 20, Jeudi 21, Mallorca, Puerto Soler Nous quittons Barcelone Ă  12h30. J’ai prĂ©vu environ 22H de navigation pour la traversĂ©e, soit une arrivĂ©e vers 10H, de jour pas trop tardif, avec un Ă©quipage qui pourra encore tenir le coup mĂŞme si les phases de sommeils en quart ne sont pas respectĂ©es. De plus il est prĂ©vu que la mĂ©tĂ©o se corse sĂ©rieusement sur le nord Mayorque dans la nuit de jeudi Ă  vendredi, 12H de marge me semble prudent. Nous avons fait un long bord de 92 milles tribord amure au près. Juste deux virements de bords pour entrer Ă  Puerto Soler, nous Ă©tions trop Nord de 2 milles et avons affalĂ© au dernier moment dans l’entrĂ©e de la baie Les jeunes ont mis Ă  la cape une heure pour enregistrĂ© vers 23H pendant que je dormais. A ma prise de quart Ă  minuit nous n’avancions plus qu’à 3 nds. RĂ©glage des voiles, on gagne 1,5nd, et je suis parti pour 4H Ă  barrer avec les Ă©toiles dans haubans pour garder mon cap. Comme je l’avais pressenti mes jeunes n’avait pas dormi, je les ai laissĂ© rĂ©cupĂ©rer trop content de pouvoir garder la barre. A 4H les 2 se sont rĂ©veillĂ©s en mĂŞme temps, je suis restĂ© avec eux une heure, le temps de faire un point et prendre un cafĂ© avec eux. Ils m’on rĂ©veillĂ© Ă  8h30, les falaises de Mayorque Ă  17 milles voilĂ©es par une petite brume matinale. Nous sommes arrivĂ©s Ă  13h30. Le voyage aura Ă©tĂ© un peu plus long que prĂ©vu, outre la pause enregistrement, nous avons eu en permanence une houle d’ESE de 0,60m qui cassait notre vitesse. 96 milles au total Ă  environ 4nds de moyenne, 25H Ă  la voile, la nuit sous les Ă©toiles, pas un seul bateau Ă  esquiver, le bonheur !

DĂ©part de Bracelone DĂ©part de Barcelone

Vendredi 22, fin de l’Ecodyssée pour moi Suite au retard pris au départ de France avec le changement des passe coques, la météo pénible et la panne moteur je n’avais plus qu’un seul objectif, réussir à les emmener aux Baléares avant fin février, mission accomplie. A défaut de trouver un autre chef de bord confirmé, ils ont désormais assez de compétences pour se débrouiller. La conduite sous voile du bateau et la météo ils savaient gérer. La carte papier, le point GPS, le compas de relèvement, la règle Cras, les notions de déclinaison magnétique, dérivation de compas, dérive et courants n’ont désormais plus de secret pour eux. A défaut d’en avoir effectué nous avons longuement discuté du mouillage à l’ancre, fait des nœuds de boss… Il y a un manuel des Glénans à bord que Stéphane consulte beaucoup. Il n’y a que pour les manœuvres de port qu’ils ont encore des difficultés. Il est vrai qu’il n’est facile ce bateau, il faut le cravacher pour le faire aller là où on veut et casser son erre, mais on a fini par comprendre, ils vont y arriver. Mardi prochain je pars à Granville retrouver SABELAURE, le remettre à l’eau et le préparer pour notre grande balade dès le 04 mars, grand bonheur !!! J'espère pouvoir les retrouver en Med, ce serait chouette de tirer quelques bords à leur côté.

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