Lundi 04 mars 2013 Granville/ Saint Cast le Guildo, 28 miles

RĂ©veil 5h30, RER 6h30, Montparnasse. A 10h45 j’arrive Ă  Granville, une demi-heure après je retrouve SABELAURE et LAURENT qui est arrivĂ© samedi. On dĂ©jeune, hisse le gĂ©nois, et Ă  13H on largue les amarres, en route pour Saint Cast. Laurent Grand soleil, un peu frais, peu de vent, mer plate. On envoie la GV et le gĂŞnois, bon plein/travers. Le speedo et l’anĂ©momètre n’ont semble t’il pas aimĂ© l’hiver, figĂ©s tous les deux sur zĂ©ro. Avec la cartographie du bord nous constatons que nous marchons Ă  4,5 nĹ“uds. Nous sommes marĂ©e descendante petit coef, le courant doit nous pousser entre 0,5 et 1 nd, soit moins de 4 nĹ“uds en vitesse surface. Pas grave, on avance sous voile et Granville s’éloigne. Une heure après le vent a vraiment molli, pas d’autre choix que de rouler le gĂ©nois et de mettre le moteur en route. Nous ne l’éteindrons qu’à Saint Cast le Guildo Ă  18h20. Bon, trop de route au moteur, mais le soleil et la mer calme ont rendu cette première journĂ©e bien agrĂ©able. Mardi : Saint Cast le Guildo Ă  Port Blanc Juste après Saint Cast, Fort La Latte Fort La Latte

Bon sang, que la cĂ´te de Granit Rose est belle!!! 3 images de Port Blanc Port Blanc Port Blanc 2 Port Blanc 3

Mercredi : Port Blanc Ă  Aber Wrach’. LĂ  commence les escales qui me faisait rĂŞver.

Jeudi : Aber Wrach’ Ă  Ouessant, le Stiff Nous dĂ©cidons d'aller vers Ouessant, ce n'est pas l'heure pour le passage du four. Mouiller Ă  Ouessant, encore un rĂŞve rĂ©alisĂ©. Mouillage Ouessant

Vendredi : Nous voulions aller Ă  l’île de Sein mais Ă  contre courant dans le passage du Fromveur (4 Ă  5 nĹ“uds de courant en mortes eaux !) nous avons perdu beaucoup de temps, ensuite le vent tournant sud, après 5 heures Ă  tirer des bords dans 2 Ă  3 mètre de houle nous avons dĂ©cidĂ©, après les « Pierres Noires », d’abattre pour aller Camaret dans le goulet de Brest. Durant ces bords au large des Pierres vertes et des Pierres Noires SABELAURE a acquis son surnom: Joly Jumper. Sur les bords d'ouest avec une houle d'1,50 m 3/4 avant il se barrait tout seul, lofait avec la houle et reprenait son cap après chaque vague, le bonheur, Laurent a saluĂ© cette performance rare, j'Ă©tais heureux, j'aime mon bateau. Je le dĂ©couvre peu Ă  peu, il me comble de belles surprises. Le phare KĂ©rĂ©on qui pâre l'Ă®le de Bannec. KĂ©rĂ©on Joli bord au portant le soir pour rejoindre Camaret. Au portant le soir

Samedi : Cet après midi nous allons tenter d’aller Ă  l’île de Sein, nous verrons en sortant du goulet si la houle n’est pas trop forte et si le vent n’est pas trop face Ă  notre route. Nous somme coincĂ© dans le secteur jusqu’à mardi. Le vent est Sud Sud Est, la houle Sud Ouest de plus de 3 mètres et un avis de coup de vent est prĂ©vu dimanche et lundi. Wait and see… Aujourd'hui Laurent Ă  baptiser le pilote automatique: Rantanplan! Pas facile Ă  apprivoiser, il en fait parfois Ă  sa tĂŞte. J'affine les rĂ©glages et nous essayons de le comprendre...

Dimanche: Et bien dès que nous sommes sorti du goulet nous avons été accueilli par une houle SW très pénible et le vent pile sur notre route. Laurent avait eu ce bon mot la veille: "Un sein ça se gagne!". Eéole et Neptune ont décidément de garder celui-ci jalousement... Nous faisons demi tour pour aller musarder dans la rade de Brest. Une première pour moi. Heureux de voir cette carte sur ma table. carte goulet de Brest Un plaisir dont je ne suis pas peu fier, plus d'une heure en ciseau avec une houle d'un petit mètre dans la rade de Brest entre 5 et 6 noeuds. Elles sont belles mes voiles! En ciseau

Lundi: Réveil 5H30, la météo prévoyait du 7 à 8 NE aplatissant la houle après Sein. Toute la nuit j'ai senti le vent monter crescendo, je n'étais pas super rassuré de partir mais je m'en remettais à l'expérience de Laurent. En consultant le dernier bulletin météo il constate que la houle de SW est toujours présente. Nous décidons de rester à Camaret. Bien nous en a pris, le vent n'a cessé de forcir, nous sommes rester terré dans le bateau, dés que je sortais j'étais arrosé par la pluie et les embruns et avais du mal à tenir l'équilibre. Nous ne subissions que la houle du vent formée sur les 1,5 milles de la baie de Camaret. Laurent n'avais jamais vu un tel fetch. Une mesure de vent en cours de journée, mais nous avons pris des rafales de 5 à 10 nds supérieures. Naturellement inquiet j'ai triplé les amarres au vent. Coup de vent à Camaret http://www.youtube.com/watch?v=xoNLoYoQEoU&feature=youtu.be

Mardi 12 mars: On part à 7h45, le vent s'est calmé, toujours NE 5 à 6 mais au portant. Nous avons décidé de passer les raz de Sein à l'étal de basse mer pour naviguer de jour. 2 ris dans la grand voile et solent, tout va bien. Je pensais bénéficier d'un ou deux noeuds de courant portant pour rejoindre le raz, mais rien du tout. Nous arrivons donc à l'entrée du raz une demi heure trop tard. Nous avons payé ce retard lors de la fin du passage. Les courants sont passés Nord/Sud entre 2 à 3 noeuds face à la houle de Nord Est désormais. La mer se creusait,2 à 3 mètres de creux, je sentais que Laurent commençait à s'inquiéter un peu et moi je prenais un plaisir immense à surfer à 9 noeuds surface, même si je voyais sur la cartographie que nous descendions parfois à 3 noeuds sur le fond. Tout ça avec des rafales de neige, il ne manquait plus que la chevauchée des Walkyries en musique de fond :-). Pétard, quel bonheur de voir la pointe du raz d'en bas! Désolé, je n'ai pas de photos, mon téléphone était en limite de charge et j'étais trop occupé à savourer ce rêve. Juste une de moi prise par Laurent, loin de refléter le contexte. Oim dans le raz sz Sein Ensuite, la Baie d'Audierne, longue comme un jour sans pain. Le vent devait passer Nord, il est resté Nord Est et la marée montante nous prend deux noeuds... Nous voulions atteindre Concarneau, mais la pointe de Penmarc'h passée le vent était pile face à nous et la houle du vent, de 1 mètre maxi, était courte et cassante, une horreur, impossible de prendre de la vitesse malgré tous nos essais de réglages de voiles, même les plus farfelus. Nous bifurquons ves Port Lesconil à 2 milles de là. Au moteur à 2500 tours nous avançons péniblement à 1,5 noeuds. Cela ira mieux demain... Au mouillage au milieu d'un port de pêche bien calme, le bonheur. Lesconil

Mercredi 13 mars: Lesconil / Belle Île Le vent a encore faibli mais ne s'est pas décidé à passer nord comme prévu. Nous atteignons le nord ouest des Glénans au moteur. Il fait beau, pas de houle, tant pis si nous marchons au moteur, les batteries se rechargent et nous sommes comme des pachas, sous pilote à écouter Thomas Dutronc dans le cockpit. Arrivés à la Jument des Glénans nous lofons et coupons le moteur, 4,5 noeuds, nous n'y sommes plus habitués, nous mettons le moteur à 1500 tours pour aider les voiles. Nous aurons passer la journée à alterner les phases de navigations sous seules voiles lorsque le vent forcissait et en s'aidant du moteur afin de garder une moyenne de 5 noeuds. Vers 18h30 nous atteignons Port Kérel sur la côte Sud de Belle île. Ancré au milieu de la baie, au calme, encore un bonheur rare. Port Kérel

Jeudi 14: Belle Île / La Baule 35 milles, une promenade du dimanche. La météo est semblable à la veille, la navigation aussi. Le vent a été bon avec nous, juste ce qu'il fallait pour faire les 12 derniers milles sous voile entre 5 et 6 noeuds sur un bord de près bon plein. Légère brise, les voiles réglées au centimètre, bordées juste ce qu'il faut pour ne pas gâcher le moindre souffle, fin à la barre pour ne pas perdre le moindre flux. Quel joie de finir ainsi notre tour de Bretagne, d'arrivée ainsi au pied de la digue de Pornichet, d'affaler et de mettre le moteur au dernier moment. 16h30, on s'amarre, 18h dans le train, lundi retour à bord, mardi en route vers le Sud!